CHAVELE ▬ « i'm a barbie girl in a barbie world and you know what ? it sucks some days »

« Lopez ? » Chavele avançait prudemment entre les gradins. Elle détestait ça tout simplement, il se croyait drôle ou quoi ? Elle avait accepté de le rejoindre ici après le match, elle lui devait un cours et il avait proposé de l’emmener en voiture, sauf que maintenant tout était désert et elle était là toute seule à se demander si un psychopathe allait surgir de nulle part et la tuer pour faire des expériences sur son corps. Elle frissonna à cette idée, elle n’aimait vraiment pas l’humour de son ami. Elle faisait avec dirons nous, son don d’apparaitre sans crier gare et de lui foutre la trouille l’agaçait au plus au point et lui cela l’amusait encore et encore… Ne se lasserait-il jamais ? Elle tourna le dos au gradin, observant la porte des vestiaires entrouverte. Elle descendit prudemment, rejoignant la terme ferme, même si elle se trouvait dans l’enceinte d’un bâtiment sécurisée elle regarda par-dessus son épaule, un réflexe qui ne la quittait plus. Elle poussa la porte des vestiaires, entrant prudemment. « Demian ? T’es là ? » Pas de réponse. Elle ferma les yeux une seconde, respirant un grand coup elle décida d’entrer, avançant à petits pas elle commençait à perdre patience. « Je te préviens j’entre, j’espère pour toi que tu es habillé ! » Elle leva les yeux au ciel, avançant encore, elle vit un sac sur un banc, un maillot jeté dans un casier mais pas de trace de son ami. Elle avança jusqu’au sac, posant la main dessus, elle observa les quelques affaires se trouvant à l’intérieur. Elle soupira lorsqu’une main se posa sur son bras, son réflexe fut de hurler et elle se retourna d’un bond, voyant le visage du dit Demian qui s’était déjà mis à rire. « Espèce de crétin ! Tu m’as fichu la trouille et ça te fait rire en plus ! » Elle le frappa sur le bras, se rendant bien vite compte que si sa main la lançait lui n’avait pas l’air d’avoir le moindre mal. Il arrêta finalement de rire, et elle ne se rendit compte qu’alors qu’il ne portait qu’une serviette autour de la taille. « Tu aurais pu me répondre quand je t’ai appelé ! L’eau rend sourd maintenant ! » Elle était agacée, un peu énervée également il fallait bien l’avouer. « Désolé… je ne t’ai pas entendu et puis tu n’avais qu’à attendre dehors… » Elle leva les yeux au ciel, s’apprêtant à répliquer mais elle préféra ne rien dire, levant les mains devant elle en signe de reddition. « Très bien, alors veux tu bien t’habiller qu’on puisse partir d’ici ? » Il sourit et hocha la tête, passant à côté d’elle pour rejoindre son casier elle lui tournait le dos, attendant patiemment, ou presque, son pied tapant la cadence sur le carrelage. « C’est bon, ce n’était pas si dur d’attendre non ? » Elle lui fit une grimace ce qui voulait dire en somme la ferme et elle tourna les talons en direction de la porte. Demian ne mit pas longtemps à la rejoindre et passa sa main dans son dos alors qu’elle allait passer la porte. Elle n’eut pas le temps de le faire pour autant que quelqu’un aller entrer. « Qu’est-ce que vous foutez là vous deux ? » Chavele vit le regard d’un de ces amis passer d’elle à Demian. Elle vit son expression changer et surtout le sourire de Demian elle poussa un soupire, passant une main sur son front. « Je t’en pris, soit pas stupide ! » Elle ne dit rien de plus avant de le pousser pour sortir de ce maudit endroit. « Sympa pour moi. » Elle entendit la voix de Demian dans son dos mais n’y accorda pas d’importance, elle avait senti le sourire amusé qu'il avait sans avoir besoin de se retourner et de le regarder, et puis elle avait eu assez d’émotions pour ce soir.

C'est à peu près comme ça que les choses se passaient durant mon adolescence... on ne peut pas dire que j'étais particulièrement populaire, je ne faisais pas parti d'une élite quelconque, et je ne m'y intéressais pas non plus ! La seule chose c'est que mon meilleur ami était un gars ultra populaire lui et je vivais dans ce cercle fermé via sa petite personne. Pourtant mon dieu je ne le supportais pas la plupart du temps ! La vie pour moi était pourtant assez facile, je fais parti de ces gosses nés avec une cuillère en argent dans la bouche... mes parents ont toujours eu du fric et ne m'ont jamais rien refusé. Je suppose que ça a fait de moi quelqu'un de relativement condescendant, désinvolte, je me foutais de tout à cette époque, et je crois que ça n'a pas réellement changé depuis. L'étiquette de la gosse de riche, de la petite blonde égoïste, de la fille peu farouche et autodestructrice... tout cela je m'en suis toujours complètement foutu ! Après tout il y avait un peu de vrai et je n'étais pas du genre à faire enfler les rumeurs ou à les démentir. Mais il ne faut pas croire que j'étais pour autant la fille la plus heureuse du monde, alors enlever cette image de vie facile qui trône dans votre tête... Mon père n'a jamais passé plus deux six minutes avec moi, pour une conversation je devais passer par ma mère ou par sa secrétaire... quand à ma mère, ce ne fut pas mieux, elle m'accordait environs une demi heure réglementaire pour mes "observations et questionnements" quotidiens... Mais je me rattraperais au lycée, j'avais Demian et ça me suffisait en règle général... Peut être n'aurais-je pas été si garce parfois, si j'avais eu des parents posant des limites, me donnant des valeurs un peu plus élaborées. Mais je crois que cela n'aurait fait que me rendre chiante à mourir.

MIGUEL ▬ « you’ll be chassing me long enough i guess it’s my turn, get ready my love »

Sasha me l’avait dis plus d’une fois, je m’étais comporté comme une vrai gamine, bon c’est pas totalement faux ! Mais tout de même, soit disant que j’aurais du ouvrir cette satané porte, et si je n’en avais pas envie ! Tout cela était sa faute à lui après tout, s’il n’avait pas remis ça, les choses auraient pu être très simples, mais non il avait fallu qu’il recommence, était-il assez con pour penser que le fait de dire que je saute sur tout ce qui bouge représentait une avancée quelconque ?! Et voilà, je sentais déjà que la colère revenait, quelle connerie ! Quel con surtout ! Peu importe, je n’ai plus qu’à rester assise là à écouter cette vieille peau nous bassiner à propos de Freud… tout le monde s’en fout de Freud, n’importe qui peut comprendre qu’il était lui-même totalement atteins… pfff. A croire que tous les mecs ont des problèmes de ce côté ! Ras le cul, dix huit heure trente, encore une demi heure et je suis dehors. « Je me sens pas super bien, c’est peut être le repas de ce midi j’en sais rien… » Je n’ai compris que le début mais ça m’a suffit ! « On sort, il te faut de l’air. » Ni une ni deux, mes affaires sont dans sac, tout le monde dehors, y a plus rien à voir de toute façon ! Je crois bien n’avoir jamais été si rapide à sortir d’un amphi mais de toute façon ça ne changera rien à ma note finale. « Tu te sens mieux ? » Bon okay j’en avais franchement rien à foutre, mais elle m’avait quand même éviter de passer encore une demi heure à écouter le dinosaure de l’autre côté de cette porte ! « Ça va… Faut que j’aille jusqu’à la bibliothèque, j’ai pas révisé pour le test de demain, tu viens ? » Je regardais ma voiture garée un peu plus loin, ne pensant qu’à une chose, me callait dans mon siège et rouler jusqu’au prochain bar qui croiserait ma route. « Ele ? » Je tournais la tête, la dévisageant légèrement. « Quoi ? » Elle levait déjà les yeux au ciel, passant son bras sous le mien, une chose que je détestais particulièrement. « Le test, réviser, ça ne te dit rien ? » Je soupirais, bien sur que si, sauf que je n’avais aucune envie de m’enfermer avec elle dans une pièce totalement vide… Elle se sentirais forcement obligée de faire la conversation. « Oui mais j’ai déjà révisé, alors… je t’accompagnes jusque là bas mais après je rentre. » Elle hocha la tête, elle était déçue et malheureusement pour elle, cela ne m’atteignait pas le moins du monde !

J’étais repartie, commençant à faire une liste mentale des bars les plus proches. Aller jusqu’en ville me semblait pas mal mais le bar près de l'université serait déjà plus rapidement atteins, et les mecs y étaient encore plus canons… dilemme quand tu nous tiens ! Mon cœur s’arrêta net alors que je sentais une main serrer mon bras, et m’attirer vers l’arrière, ça y est j’allais mourir ici, seule, pourquoi est-ce que j’étais passé par là, c’était complètement dingue ! Je les voyais déjà retrouver mon corps dans un coin de ce foutu parking mal éclairé, sans doute y aurait-il des fleurs blanches reposant là où se trouvait mon corps… Putain non, hors de question ! « Lâche moi espèce de… » Ah merde ! J’aurais du commencer par ça, regarder le visage de mon pseudo meurtrier… « Mais putain qu’est-ce que tu fous ? » Je ne me rendais compte que maintenant que le froid du béton du bâtiment des sciences m’atteignait à travers le tissus de ma veste… je n’avais aucune idée de comment j’étais arrivée là, sans doute pendant mon film particulier, oui ça doit être ça…

Une nouvelle scène ? Pas exactement, plutôt une routine, que j'entretenais en fait... mais peu importe. Comme chaque fois les choses allaient encore se terminer de la même façon, j'allais devoir accepter le fait que j'avais une fois de plus agi comme une garce, et une fois de plus on passerait l'éponge, on oublierait, retourner dans notre petite routine de couple pas tant exclusif que ça... enfin du moins en partie. Tout cela devenait ridicule avec le temps, c'est vrai arrivé à un certain âge il faut se décider, soit on décide de devenir un couple à part entière, soit on se sépare une bonne fois pour toute. Il aurait pu prendre cette décision pas moi. Pourquoi ? Parce que prendre cette décision serait revenue à m'interroger sur ce que je voulais vraiment, sur ce que je ressentais, et franchement, je ne suis pas ce genre de fille... Je ne suis pas la petite amie idéale, non loin de là, et si je l'étais alors ça n'aurait pas duré si longtemps, il se serait ennuyé. D'accord c'était encore ce que je me plaisais à penser... loin d'être une vérité absolue. Je suppose qu'il a pris cette décision au final, puisqu'il s'est barré, en me laissant là comme une conne. Certains diraient que je l'ai bien cherché, ou encore que de toute façon je n'étais pas bonne pour lui, et bien je les emmerdes tout ceux là. Les choses n'étaient peut être pas parfaites, mais ça marchait, pour moi... Quelle conne ! Je n'aurais pas du le laisser partir, je le sais, mais je fais parti de ces "handicapés des relations de couple" et franchement, je peux rien y faire !