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ANAELI RUIZ-ALONZO

« Je ne fais pas de prières... je ne voudrais pas que Dieu s'ennuie ! » Orson Welles

©psychozee on lj.

« Le jour de ma naissance, à Barcelone, je fus nommée Anaeli Tamara Ruiz-Alonzo. Je suis d'origine espagnoles et je suis célibataire . Je vis à Barcelone depuis ma naissance et j'ai vingt-et-un ans. Ma famille est de la classe sociale moyenne. Je suis pas fan du fait d'être cataloguée mais je fais partie des Feeling Good. »

► Que représente, pour toi, l'amour? Pour l'instant, pas grand-chose. Je ne l'ai pas encore connu alors je ne peux pas vraiment dire si j'y crois ou non. Il faut le voir pour le croire et, pour l'instant, je n'ai jamais vu le grand amour ailleurs que dans les films alors j'attends. Je suis jeune et j'ai toute la vie devant moi. Je fais la fête et je profite de chaque jour qui m'est donné. Je ne suis amoureuse de personne mais ma vie me convient très bien comme elle est. S'amuser, faire la fête, cela me suffit amplement pour le moment. Attention, je ne dis pas que je ne crois pas en l'amour ou que je m'y refuse complètement. Il arrivera quand il arrivera. Peut-être jamais, peut-être dans dix, quinze ans ou peut-être même demain, même si j'en doute. Je verrai bien quand j'y serai confrontée. Ce sera peut-être magnifique et incroyable, un sentiment magique et une union indestructible, comme dans les films. Ou peut-être que ce sera tellement tragique qu'on en fera une pièce aussi dramatique que celles de Shakespeare. Seul l'avenir nous le dira. Toujours est-il qu'à l'heure qu'il est, l'amour ne représente pas grand-chose pour moi si ce n'est le grand inconnu et que, pour l'heure, je ne me pose pas trop de questiosn là-dessus et j'attends de voir ce que le futur me réserve.
► Si tu devais décrire ton homme/ta femme idéal(e)? L'homme idéal serait, pour moi, une femme. En effet, je suis lesbienne et je l'assume parfaitement. Cela "choque" encore certaines personnes, en particulier mes parents, ce qui est très regrettable sachant que l'on est au vingt-et-unième siècle. J'aime les femmes et je n'en ai aucune honte. Les femmes sont tellement plus belles à regarder, plus gracieuses et mystérieuses que les hommes. Pour moi il n'y a pas photo. Quant à la femme idéale... et bien je ne l'ai jamais rencontré et je ne sais pas si elle existe. Sans doute pas. Mais pour moi ce serait une femme belle et sûre d'elle mais pas prétentieuse. Quelqu'un qui saurait s'amuser, qui profiterait de la vie sans se soucier des apparences. Une femme à la fois douce et solide. Elle ne serait pas parfaite, mais elle ferait battre mon coeur plus vite et plus fort que jamais. Elle serait sincère et généreuse aussi. Et surtout, elle aurait un cul sur lequel tous les hommes et toutes les femmes se retourneraient, une belle poitrine et elle me ferait grimper au rideau. C'est bien ce que je disais, elle n'existe certainement pas.
► Ta chanson d'amour préférée, c'est laquelle? Pourquoi? Il y en a tellement, aussi, des chansons d'amour. Je préfère généralement les musiques pour danser, pour se déhancher sur une piste de danse, mais il y a aussi des mélodies plus douces que je sais apprécier. Parmi la belle panoplie de chansons d'amour qui peuvent exister, j'aime beaucoup "I just call to say I love you" de Steevie Wonder, "Still loving you" des Scorpions, "I just can't stop loving you" de Michael Jackson ou encore "Sexual healing" de Marvin Gaye. Mais je dois avouer que j'ai vraiment un faible pour "One" de U2. La plupart de mes amis me disent que cette chanson est démodée et pas si géniale que ça et ils ont peut-être bien raison. Mais je n'y peux rien, c'est vraiment ma chanson d'amour préférée. La mélodie, la voix, les paroles... tout me plaît dans cette chanson. Je dois dire que j'ai un faible pour les sons un peu rock classiques comme les vieux U2, mais celle-ci est vraiment mon coup de coeur depuis longtemps. Peut-être est-ce également dû au fait que j'ai embrassé ma toute première petite amie sur cette musique, mais toujours est-il que "One" est et restera sûrement toujours ma chanson d'amour préférée.

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Se faufilant à travers la foule, Anaeli se dégagea tant bien que mal de la foule qui s'agglutinait sur la piste de danse. Ce fut presque à bout de souffle qu'elle se laissa tomber sur un haut tabouret et s'accouda au bar, commandant un verre de whisky, son cinquième si elle comptait bien. Cela faisait maintenant près d'une heure qu'elle dansait ou plutôt qu'elle se défoulait sur la piste de danse. Il fallait dire qu'elle adorait ça. C'était bon, tellement bon. D'autant plus lorsqu'une jeune brune à la généreuse poitrine s'était joint à elle, l'entraînant dans une danse sensuelle et particulièrement agréable.

Elle avait vingt-et-un ans et c'était là sa vie. Se faire plaisir, danser jusqu'à en perdre la tête, profiter de l'instant sans se poser de question. Anaeli savait faire de chaque jour une fête. Elle ne laissait passer aucune occasion de s'amuser. Oh, elle restait néanmoins une jeune femme très sérieuse. Elle étudiait la chimie à l'université et était parmi les meilleures élèves de sa promotion. À cet instant, elle ne voyait pas comment sa vie pouvait être plus belle et, pour fêter ça, elle descendit son verre d'une traite. Selenia, la jolie brune avec qui elle venait de danser, apparût alors derrière elle, souriante, et les chaussures d'Anaeli à la main. Celle-ci éclata de rire, ne se souvenant même pas avoir abandonné ses escarpins au milieu de la piste et les chaussa à nouveau. « Je t'offre un autre verre? » lui proposa la jeune femme en prenant place sur le tabouret juste à côté d'elle. Anaeli sourit d'un air charmeur, prête à accepter volontiers, quand ses yeux tombèrent sur l'horloge de la boîte. Vingts-trois heures quinze. En tant que fêtarde incontrôlable, c'était pour elle une heure très précoce pour déjà rentrer chez elle. La soirée commençait tout juste à battre son plein et elle avait très envie de continuer à s'éclater et, qui sait, à finir la nuit dans un endroit plus calme en charmante compagnie. Cela lui arrivait assez régulièrement, en fait, mais pas ce soir. En effet, elle avait promis à ses parents qu'elle les rejoindrait à leur dîner avec des amis de la famille pour le dessert. Pour Anaeli, une promesse était une promesse et elle comptait bien s'y tenir. Pour ce qui était de Selenia... eh bien elles auraient tout à fait l'occasion de s'adonner à des plaisirs pêchés un autre jour. L'air aguicheur, la jeune femme se pencha vers sa compagne d'un soir. Elle approcha son visage tout près du sien et vint, délicatement et sensuellement, déposer quelques baisers dans le creux de son cou. Elle remonta lentement vers l'oreille de la jeune femme et lui susurra tout doucement. « Une autre fois peut-être. » Elle embrassa à nouveau son cou puis se dégagea lentement. Elles échangèrent un regard complice puis, attrapant son sac à main et sa veste, Anaeli s'enfuit dans la nuit pour rentrer chez elle.

Elle arriva très rapidement devant l'imposant immeuble du centre-ville où elle habitait depuis près d'un an. Elle avait grandi dans cette même ville mais dans des quartiers moins riches. Elle avait vécu vingt ans dans le même loft avec ses parents et, jusqu'à ce que celle-ci se marie, avec sa soeur. Sa mère était employée auprès d'un des plus grands couturiers espagnols et son père travaillait dans les affaires, sans qu'elle ne sache trop en quoi consistait son boulot. Ils avaient toujours été une petite famille de classe moyenne très soudée, dans leur petit loft, jusqu'à ce que sa soeur épouse un magnat du pétrole de trente ans son aîné et que son père se mette à bosser tellement qu'ils puissent vivre dans un appartement plus luxueux du centre-ville. Elle, vivre dans un riche appartement, elle s'en contrefichait. Ses parents insistaient de plus en plus pour qu'elle assiste à des soirées mondaines auxquelles elle ne trouvait aucun intérêt. Anaeli s'en fichait complètement. Être riche ne l'intéressait pas spécialement, elle voulait simplement continuer à vivre sa vie comme elle le faisait.

Elle salua le chauffeur puis grimpa les escaliers jusqu'au troisième étage où ses parents ainsi qu'un couple d'amis et Fabian, leur fils d'une vingtaine d'années, l'attendaient pour le dessert. Ana salua tout le monde, s'excusa pour son léger retard et prit place à table pour déguster la tarte au citron meringuée préparée avec soin par sa mère. La fin de soirée se passa très bien, mises à part les remarques incessantes que faisaient son père à propos de Fabian et de quel parfait gendre il ferait. Anaeli aurait mille fois préféré rester à la fête et profiter de la charmante compagnie de Selenia et de son talent pour la danse, mais elle avait promis alors elle ne fit aucun reproche à ses parents pour l'avoir forcée à finir la soirée avec eux. Elle raccompagna elle-même les invités jusqu'à la porte, où leur chauffeur les attendait puis remonta avec la ferme intention d'aller se coucher pour oublier Selenia, ses beaux cheveux bruns et son attirante poitrine.

« Alors? Qu'as-tu pensé de Fabian? » lui demanda son père, l'interrompant dans ses pensées. « Pardon? » « Fabian? Il te plaît? » Ana poussa un soupir. Elle avait répété maintes et maintes fois à ses parents - et en particulier à son père - qu'elle était attirée par les femmes. Mais Mr. et Mme. Ruiz-Alonzo, catholiques pratiquants et à l'esprit fermé, ne voulaient pas l'entendre. Depuis qu'il commençait à gagner plus d'argent et à avoir une certaine réputation, Mr. Ruiz s'était mis en tête de remettre sa fille dans le droit chemin et de lui trouver un mari, de la haute société bien entendu. « Pas assez de poitrine pour moi, » lança Anaeli d'un ton irrité. Ses parents l'avaient aimé et éduquée dans l'amour et le respect toute son enfance et cela la tuait qu'ils ne respectent pas son orientation sexuelle. « Ana, je t'en prie. Ses parents sont très gentils et très riches, en plus. Il ferait un très bon mari. » La jeune blonde souffla et tenta de garder son calme. Elle ne supportait pas l'attitude de son père qui reniait ce qu'elle était. « Je n'ai pas envie de me marier. Ni avec Fabian ni avec aucun homme. Encore moins un aristo que tu as choisi avec soin. » Elle lança à son père un regard de défi, prête à exploser à tout moment. « Tu devrais t'inspirer un peu plus de ta soeur, jeune fille. » Ana poussa un soupir de dédain. Quand sa mère arriva dans la pièce avec son air pincé riddicule et approuva les dires de son père, ce fut la goutte de trop. Elle monta se coucher, rouge de colère, et quitta l'appartement familial pour vivre seule et indépendante dès le lendemain.